Zéro gaspi, au jardin aussi

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Les 2 maîtres-composteurs et la guide-composteur d’Orléans Métropole nous expliquent leurs missions et, en ce début de printemps, nous livrent leurs conseils avisés pour jardiner mieux en jetant moins.

Environnement

Zéro gaspi, au jardin aussi

Dans la famille « Prévention des déchets », au sein d’Orléans Métropole, je voudrais… un guide-composteur ?
Bonne pioche !
Arrivée le 1er mars au sein de l’équipe, Évelyne.
Jardinière de métier, elle a en charge le développement du compostage de proximité (en pied d’immeuble, sur le domaine privé), la maintenance des sites de compostages de quartier, l’animation sur les stands événementiels, la promotion du jardinage au naturel, du jardinage 0 gaspi… À partir du 2 avril, elle sera rejointe par un nouveau guide composteur, pour l’appuyer dans ses missions. 
Je voudrais également… un maître-composteur ?
Avec Maxime, en poste depuis 2019, et Lucie, depuis novembre dernier, ce sera même 2 !
Les missions de cet ancien jardinier et de cette ex-chargée de mission de prévention de réduction des déchets ? Le pilotage des projets, l’installation des composteurs partagés en pieds d’immeuble ou sur l’espace public, dans les quartiers, « en travaillant main dans la main avec les mairies afin d’identifier les emplacements proches de sites d’habitat collectif, mais aussi mobiliser les usagers de ces structures, organiser des réunions publiques avec les foyers intéressés… »
Un nouveau composteur collectif a ainsi été inauguré à Bou, le 16 mars dernier, deux autres samedi 30 à Orléans sud (rue de la Brèche et place Olivier de Serres), et deux supplémentaires devraient prendre racine début avril à Fleury-les-Aubrais (quartier Lamballe). 
En ces premiers jours du printemps, ces 3 experts du 0 gaspi nous livrent chacun leur petit truc pour jardiner mieux en jetant moins.

Évelyne : les vivaces
"Les vivaces, ce sont ces plantes comme la sauge, la menthe, qui disparaissent l’hiver et redémarrent par la suite, chaque année. Moi je conseille de les laisser sécher l’hiver, et ne les couper qu’après. C’est parfait pour créer un paillage léger pour mettre au pied de ses plantes, ou pour incorporer à son compost. Même chose avec les graminées, qui se substituent parfaitement au broyat ou aux feuilles sèches de son composteur. On évite ainsi d’avoir à les jeter en végétri, et durant l’hiver, ces tiges sèches sont de vrais abris à insectes, parfait pour la préservation de la biodiversité !"

Lucie : la tonte
"Dans son jardin, on n’utilise pas tous les espaces, il y a des endroits où l’on ne va pas ou rarement, alors pourquoi ne pas laisser ces espaces « en jachère », au naturel ? Tondre par exemple des passages, créer des chemins, et laisser le reste pour faire la part belle à la biodiversité, aux insectes, aux oiseaux… Si l’on souhaite tondre, on peut par exemple décider d’augmenter la hauteur de coupe, de façon à tondre moins fréquemment, et ce qui offre au passage un gazon plus résistant à la sécheresse, en plus de limiter la production de déchets verts. On peut également choisir la technique du mulching au moment de passer la tondeuse, une tonte sans ramassage, qui broie l’herbe très finement et laisse les restes au sol. Cela fortifie le gazon et amende la terre. Si l’on tient tout de même à tondre de façon traditionnelle, on peut créer un paillage avec la tonte : elle se décompose vite, nourrit le sol et ça permet de conserver l’humidité, donc de limiter l’arrosage. Dernière chose, on peut également mettre la tonte de côté, la faire sécher, et une fois qu’elle est devenue foin, on peut l’incorporer à son compost".

Maxime : les branchages
"Les branches coupées ou tombées des arbres ? On peut les conserver pour faire des structures de jardin ! Avec celles coupées et assez grandes, on peut par exemple réaliser des bordures en tressage, pour délimiter un massif fleuri ou un carré potager, par exemple. Avec les plus grosses, fabriquer un mur occultant pour cacher sa poubelle, par exemple, ou créer un hôtel à insectes, véritable réservoir à biodiversité. On peut également en faire du broyat ; les branches tendres, de moins d’un cm de diamètre,  peuvent être coupées par une tondeuse et utilisées au pied des plantations ou pour le compost, les autres peuvent passer au broyeur et servir de paillage, ou alors de matière sèche pour créer le structurant, la matière sèche nécessaire au bon fonctionnement de son compost.
Mais avant tout, pour réduire sa production de déchets verts, je conseille à tous ceux qui ont un jardin de bien anticiper, de penser aux espèces qu’ils veulent planter et à leur taille une fois adultes, à l’entretien qu’elles demandent… Choisir les espèces adaptées, c’est le premier geste du jardin zéro gaspi !"